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Agressions chimiques : Les tests de détection du GHB dans les boissons ne vous protègeront pas !

Agressions chimiques : Les tests de détection du GHB dans les boissons ne vous protègeront pas !

  Posté le 15/04/2022
Par Frederic RODZYNEK
 

APPEL À LA VIGILANCE

Depuis 2021, les signalements d’agressions par soumission chimique se multiplient sur les réseaux sociaux et dans la Presse.

Le mouvement #BalanceTonBar s’en est d’ailleurs largement fait l’écho, ainsi que des campagnes publiques de sensibilisation.

En tant que spécialiste français du dépistage et de la détection des drogues, nous sommes sollicités par des dizaines d’associations étudiantes et organisateurs d’évènements, qui nous demandent de leur fournir des tests permettant de détecter la présence de GHB dans les boissons.

Nous comprenons parfaitement vos inquiétudes et nous les partageons.

Mais notre réponse reste invariablement la même :

Il n’existe actuellement aucun test rapide permettant de s’assurer qu’une boisson n’a pas été mal intentionnellement contaminée par une drogue ou une substance de soumission chimique, que ce soit en France ou ailleurs, et quel que soit le fabricant.

Le GHB, c'est moins de 3% des cas d'Agressions chimiques

Parce que c’est la drogue du viol qui a été la plus médiatisée, trop de gens croient encore qu'ils peuvent se protéger avec un test de détection du GHB dans les boissons. C’est faux !

Se focaliser sur le GHB, c’est se tromper de cible, car le GHB ne concerne qu’une infime minorité de cas.

Plusieurs études récentes confirment que les substances les plus utilisées sont les médicaments du quotidien :

Antihistaminiques,
Benzodiazépines,
Anxiolytiques,
Somnifères,
Opioïdes,
Kétamine,
Prégabaline
etc.

(Enquêtes ANSM/Addictovigilance 2018, 2019, 2020)

Les agresseurs ont ainsi le choix parmi plus d’une centaine de molécules aux effets sédatifs puissants, voire irrépressibles si absorbées à fortes doses, surtout lorsqu’elles sont associées à l’alcool.

Tester uniquement le GHB, c'est comme ne rien tester du tout !

Certains affirment que pouvoir tester la présence de GHB et de Kétamine dans les boissons, "c'est déjà mieux que rien".

C'est faux. C'est pire que rien !

Car ne tester que 5% ou même 50% des molécules utilisées par les agresseurs procure une fausse impression de sécurité, qui conduit forcément à baisser sa vigilance et à se mettre en danger.

Il est donc illusoire et très dangereux de penser qu’un test de détection du GHB ou de la kétamine dans les boissons permet d’assurer une quelconque sécurité, et ceux qui disent le contraire sont des marchands de rêves.

La vérité, c’est qu’il faudrait plus d’une vingtaine de tests différents pour contrôler efficacement un seul verre.

Même si nous proposions des kits complets prévus à cet effet, personne ne s’astreindrait à cela en soirées. Il est donc également illusoire de penser que les jeunes pourraient tester eux-mêmes leurs boissons.

Nous pourrions proposer des tests de GHB, mais nous ne le ferons pas

Nous sommes fabricant de tests de détection des drogues, et à ce titre :

  • Oui, nous savons parfaitement identifier le GHB par des tests rapides depuis plus de 10 ans.
  • Oui, nous savons que des kits de détection du GHB dans les boissons sont en vente sur certains sites web.
  • Et oui, nous pourrions tout à fait proposer au grand public des kits similaires.
  • Mais NON, nous ne le ferons pas, car de tels tests ne vous protègeront pas d’une agression chimique.

La seule et unique méthode de protection reste la vigilance constante.

Restez en groupe autant que possible et veillez les uns sur les autres. En cas d’agression chimique, c’est la seule chose qui pourra faire la différence.

Croyez bien que si des kits de détection pouvaient faire le job, nous en ferions commerce depuis longtemps.

Mots clés : Agression, Agression chimique, Bars, Boissons, Détecteur, Détection, Discothèques, Drogue du viol, Ghb, Soirées, Tests, Vigilance, Viol
Publié dans: Tous les articles, Alertes et Communiqués
Auteur: Frederic RODZYNEK
Fondateur et dirigeant de Kappa City Biotech depuis 2005.
Via le blog ActuDrogues, je partage aujourd'hui mon expérience sur la gestion des problématiques liées à la consommation de drogue et d'alcool, dans la sphère familiale comme en milieu professionnel.

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